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Depuis plusieurs années, les populations de requins diminuent dramatiquement au niveau mondial.
Ces animaux ont une croissance lente, une maturité sexuelle tardive, une portée de petite taille et une gestation généralement longue (parfois supérieure à 2 ans).
Ce sont autant de caractéristiques biologiques qui rendent les requins vulnérables à certaines menaces.
Dans plusieurs pays, les requins sont recherchés pour leur chair, leur foie, et surtout pour leurs ailerons.
D’après le WWF, plus de 100 millions de requins sont tués chaque année. La soupe d’aileron est un met très recherché dans la culture asiatique.
La pratique du Shark finning (consistant à récupérer les ailerons sur l’animal vivant avant de le relâcher à la mer) est une pratique barbare qui permet de répondre à la demande.
Cette pratique est interdite dans les eaux européennes et sur les bateaux européens.
De nombreux engins de pêche ne sont pas sélectifs, c’est-à-dire qu’ils vont capturer les espèces ciblées mais aussi d’autres espèces, dont les requins.
Ces captures dites « accidentelles » sont généralement rejetées à la mer en mauvais état, voire mortes, ou vendues à bas prix.
Les requins peuvent se prendre accidentellement dans les filets (maillants, coulissants, …), les lignes (lignes à main, palangres…) ainsi que dans les casiers.
La dégradation du littoral peut entraîner des modifications dans les peuplements (animal mais aussi végétal) ainsi qu’au niveau des paramètres physico-chimiques, bouleversant alors l’équilibre naturel.
Ce phénomène est facilement observable pour les espèces utilisant les zones côtières, notamment dans les zones de mangroves qui sont sujettes à destruction pour l’aménagement d’infrastructures.
Quant à la pollution des océans, elle impacte toute la vie marine et les requins n’y font pas exception.
Les déchets anthropiques sont parfois retrouvés dans le régime alimentaire des animaux marins, pouvant alors induire des dégâts irréversibles sur leur organisme.
Certaines substances polluantes s’accumulent dans la chair des animaux pouvant augmenter le risque de maladies.
La pêche intensive touche différents maillons de la chaîne alimentaire dont les proies des requins.
La diminution du nombre de proies peut entraîner des modifications dans le comportement habituel des requins : changement de leur régime alimentaire et /ou changement de zones d’alimentation.
Les requins sont des prédateurs qui permettent la régulation des populations de leurs proies.
Etant des animaux opportunistes, ils ont tendance à se nourrir des proies les plus faibles, comme les animaux malades ou blessés. On parle de sélection naturelle, qui permet aux animaux les plus forts de survivre, se reproduire et donc de renforcer les populations. Les requins ont un rôle de nettoyage des océans et sont essentiels au bon fonctionnement de ce milieux.
En plus de favoriser les animaux les plus forts, les requins régulent les populations de proies. S’il n’y a plus de requin, les proies seront donc plus nombreuses, il y aura alors une modification de la chaîne alimentaire et donc des écosystèmes. Voici un cas simplifié pour les zones récifales, très répandues dans les Antilles françaises : s’il n’y a plus de requins, les prédateurs intermédiaires (qui sont normalement les proies des requins) se développent et se nourrissent d’herbivores. Les populations d’herbivores vont alors diminuer. S’ajoute à cela la prédation humaine, car dans les îles nous sommes de grands consommateurs d’herbivores (poissons perroquets, poissons chats…).
Mais que se passe-t-il s’il n’y a plus assez de poissons herbivores sur les récifs ? Il suffit de regarder la barrière récifale du Grand Cul de Sac Marin en Guadeloupe et la barrière atlantique de la Martinique : les algues se développent au détriment des récifs et de la biodiversité elle-même…